mercredi 30 juillet 2014

"Ma maison, c’est moi" : Qui habite chez qui ? 3/5

Vivre à deux, c’est, en théorie, s’engager à partager. La maison, comme le reste. Mais dans la pratique, la répartition de l’espace est souvent au centre des conflits.


Chez nous : deux mots qui donnent à rêver quand ils évoquent la douceur d’une intimité tranquillement partagée. Mais qu’en est-il dans la réalité ? Que révèle l’organisation de l’espace d’un couple ?
« Le fonctionnement inconscient de celui-ci, répond Alberto Eiguer, psychiatre, psychanalyste et thérapeute familial. D’ailleurs, les conflits latents des partenaires se perçoivent souvent par le fait qu’ils surévaluent l’importance donnée au territoire. A leur insu, ils assimilent possession de l’espace géographique et possession de l’espace psychique. »
Et parfois, ils ne s’en sortent pas.


S’approprier un espace

Comme Ryuichi, 40 ans, japonais d’origine : « Ma femme, française, issue d’une famille bourgeoise, avait hérité d’un appartement et de quelques meubles, raconte-t-il. Nous ne sommes jamais parvenus à nous mettre d’accord sur la place dont chacun pouvait disposer. Je voulais pour moi le salon, pour y travailler, y méditer. Elle a refusé, me proposant une petite pièce à l’écart dans laquelle elle avait rangé des papiers et des dossiers. Puis elle a encombré tout l’espace avec des meubles anciens, quand je n’apprécie que le mobilier contemporain. Cela a occasionné des disputes effroyables, jusqu’à ce que, au bout de deux ans, nous décidions de nous quitter. »
Bel exemple, qui montre à quel point un lieu peut dévoiler la volonté de domination de l’un sur l’autre.« Quand deux personnes se rencontrent, il se crée un rapport de force entre leurs valeurs respectives, qui oblige à des négociations, commente Jacques-Antoine Malarewicz, psychiatre et thérapeute de couple. Et heureusement, car un couple qui n’aurait rien à négocier serait un couple mort. Quand toutes les discussions échouent, c’est en général parce que les partenaires sont trop puérils, comme deux enfants se disputant un même jouet. »


Dépasser la symbolique des objets
Les "jouets", justement. Tous ces objets chargés du passé de l’un et de l’autre sont souvent prétextes à conflits. « L’affreuse commode de ta grand-mère » ou « Ta collection de petits soldats de plomb » suscitent alors les méfiances de chaque partenaire. Pourquoi sommes-nous si susceptibles à leur endroit ? « Parce qu’en chacun de nous existe la peur inconsciente d’être envahi par l’autre, par son passé, son histoire, explique Alberto Eiguer. Accepter ou non les objets de son compagnon renvoie à la question fondamentale : “Est-ce que la lignée de l’autre est aussi la mienne ?” »
Pour François de Singly, sociologue, « l’articulation entre le chez-soi et le chez-nous s’opère mieux si le passé de l’homme et celui de la femme se font discrets ». Cela transparaît dans l’histoire de Sabine, 24 ans : « Chez Guillaume, je ne me suis jamais sentie chez moi parce que presque tout lui appartenait… En revanche, l’appartement que nous venons de prendre, nous l’avons meublé et aménagé ensemble. Nous avons mis de côté certains objets et nous en avons valorisé d’autres. Ici, nous sommes bien chez nous. »
Dans un couple, « les objets ne peuvent occuper l’espace commun sans l’envahir qu’à la condition de perdre une part assez importante de leurs propriétés personnelles », confirme le sociologue. La solution idéale serait alors que chacun dispose, sous le toit commun, d’un espace à lui où il puisse garder tout ce qui lui est le plus intime.


Accepter les débords de l’autre
D’importants enjeux de la relation se déclinent aussi sur le thème du désordre et du rangement. « Laisser traîner ses affaires est une façon de s’assurer de la présence de l’autre, c’est l’obliger à nous prendre en charge, à nous aider, explique Thierry Janssen, thérapeute et auteur du “Travail d’une vie” (Robert Laffont, 2001). Une personne désordonnée vit inconsciemment dans la peur d’être abandonnée, dans la sensation qu’il n’y a jamais réellement de place pour elle. Alors, par réaction, elle occupe outrageusement le territoire. Mais être obsessionnel de l’ordre n’est pas moins symbolique : c’est rechercher la maîtrise sur l’autre, ne pas accepter que quoi que ce soit vous échappe. »
C’est ce que vit Mado, 28 ans : « Je ne me sens jamais tranquille chez moi parce que je passe ma vie à remettre en place tout ce que mon mari laisse traîner : ses vêtements, ses magazines, son courrier… Alors, je râle et je range ! » « La seule façon de progresser dans de tels cas, c’est d’apprendre à décoder ses attitudes pour les faire changer, quitte à dévoiler à l’autre ses fragilités, pour trouver ensemble un modus vivendi », affirme Thierry Janssen. Ainsi les éternels reproches de Paul, 33 ans, à Marie, qui laissait ses vêtements s’empiler jour après jour sur le fauteuil de la chambre. Cette situation a cessé le jour où il a eu l’idée de placer un paravent devant cet insupportable désordre.

Négocier pour évoluer

A lire
Repenser le couple de Jacques-Antoine Malarewicz.
Une méditation sur les effets et les causes des bouleversements survenus dans le couple (LGF, 2002).
Libres ensemble de François de Singly.
Comment, grâce au respect mutuel, chaque individu peut rester lui-même au sein d’un groupe ou de son couple (Nathan, 2000)
Une juste répartition des territoires entre partenaires n’est-elle donc pas possible ? « Bien sûr que non, répond Jacques-Antoine Malarewicz. Et peu importe. Dans un couple, le pouvoir s’organise autour de multiples axes. L’important est que celui qui gagne le rapport de force dans un domaine, l’habitat par exemple, le perde dans un autre où son partenaire sera alors le plus fort. Ainsi s’équilibre la cellule familiale. »
Laisser une place à l’autre, c’est également faire passer l’intérêt du couple et de la vie commune au premier plan. Telle est la mission que semble avoir réussie Laurence, 39 ans. « Il y a six ans, avec mon compagnon nous avons acheté une maison en commun. Comme j’investissais une somme d’argent supérieure à la sienne, je me suis demandé comment faire pour qu’il se sente pleinement chez lui. D’autant que j’apportais des meubles de famille qu’il n’appréciait pas particulièrement. Alors, je me suis servi des grandes reproductions rupestres qu’il avait peintes comme base de décoration intérieure et j’ai tout organisé autour des teintes terre de Sienne, ocre et marron de ses œuvres. » En mêlant dans une juste proportion ses objets et ceux de son ami, Laurence est adroitement parvenue à désamorcer les conflits éventuels qui se profilaient autour du thème : « C’est ta maison et pas la mienne ! »


« Il ne faut pas oublier qu’une maison ne se pense pas une fois pour toutes, ajoute Alberto Eiguer. Elle est en évolution constante, en modification, à l’image même des relations à l’intérieur d’un couple. » Marie, 41 ans, l’a bien compris. Et a su tirer les leçons de ses erreurs passées. « Avec mon ex-mari, ce qui comptait pour moi était que l’appartement soit beau à regarder plutôt que confortable ou pratique. Je rêvais mon couple au lieu de m’intéresser à la personnalité de celui avec qui je vivais. Cela fait maintenant trois ans que je suis remariée. Malgré le goût un peu kitsch de mon nouvel époux, je suis très vigilante au fait que sa personnalité s’affiche dans l’appartement, parce que je suis consciente d’aimer cet homme également pour son univers incongru et décalé par rapport au mien. »
Alors, si "chez nous" ne rime pas forcément avec tranquillité et harmonie, cette bulle, prétexte aux luttes et aux réconciliations, nous rappelle que ce qui fonde un couple n’est jamais du côté de l’immobilité mais plutôt du mouvement, de la remise en cause, de l’évolution, en un mot du vivant.

Homme / Femme

La femme est intérieure, l’homme, extérieur
Hommes et femmes s’approprient l’espace domestique différemment. La psychanalyste Marie-Laure Colonna nous explique pourquoi.
Avons-nous évolué par rapport à nos grands-parents ?
Non. Il suffit d’observer les couples pour voir que, depuis toujours, ce sont les femmes qui organisent les intérieurs. Les hommes, eux, demeurent tournés vers l’extérieur.
Pourtant, certains hommes font la cuisine !
Oui, mais ils ne savent pas toujours où se trouvent les casseroles. En fait, fondamentalement, la femme continue à nidifier et à s’occuper de la grotte pendant que l’homme part taper dans une raquette, comme autrefois il allait chasser le bison. D’ailleurs, quand les femmes jardinent, c’est souvent pour cultiver des fleurs. On retrouve ici la notion de décor.
Cela viendrait-il de ce que l’homme a un organe sexuel extérieur quand la femme l’a, elle, à l’intérieur?
L’homme a une libido de chasseur en quête d’objets à saisir. La femme, elle, à cause d’un corps érogène dans sa globalité, vit sa maison comme une troisième peau, la première étant son corps, et la deuxième, ses vêtements. Malgré notre évolution culturelle, les structures inconscientes bougent très lentement. Quelque chose de terriblement animal reste en nous.

La place de l'enfant

L’arrivée de l’enfant oblige le couple à délimiter clairement les territoires : celui des adultes et de leur sexualité, et celui de l’enfant. « Il n’est pas rare que l’enfant soit inconsciemment utilisé, par la mère ou par le père, pour tenir son conjoint à l’écart, explique Alberto Eiguer, psychiatre, psychanalyste et thérapeute familial. Telles ces mères qui s’installent sur un matelas dans la chambre de l’enfant au moindre rhume. Quant à le garder trop longtemps dans la chambre conjugale, c’est une aberration, car c’est alors comme s’il n’existait pas tout à fait en tant qu’être séparé. Ce n’est pas lui donner sa juste place. L’enfant, même tout petit, a besoin de son espace à lui. »



A l’adolescence, il arrive que des jeunes aient le désir de s’enfermer à clef dans leur chambre. « Attention ! car cela signifie que chacun est clos dans son territoire et que tout dialogue est rompu, précise le psychiatre Jacques-Antoine Malarewicz. Mais si l’enfant a pu, au sein de sa famille, se construire à peu près correctement, il n’en éprouvera pas le besoin, parce qu’il aura la certitude tranquille que l’adulte ne fera pas irruption sans prévenir, qu’il respectera son territoire. »


A bientôt pour le N°4 !!

Source : psychologie
Isabelle Yuhe

jeudi 3 juillet 2014

Tout ce que ma maison dit de moi. 2/5


Miroir et refuge à la fois, la maison nous dévoile et nous protège. Elle raconte notre personnalité, notre histoire et nos rêves secrets. Elle suscite en nous des sentiments contradictoires, souvent passionnés, car elle est un lieu de partages, amoureux et familiaux, mais également de conflits. Notre chez-nous a donc beaucoup à nous apprendre sur la manière dont nous “habitons” ou pas notre vie.
Pascale Senk
On y aime, on y souffre, on y rit. Il n’y a pas si longtemps, on y naissait et on y mourrait… Normal, dès lors, que le fantasme d’une villa portant le doux nom de Mon rêve ou de Do mi si la do ré ait agité bien des esprits. Cela, c’était il y a cinquante ans. Aujourd’hui, on pourrait penser que notre relation à la maison a changé. Nomades équipés de portables, électrons de plus en plus libres dans un monde de plus en plus accessible, nous pourrions nous satisfaire de logis anonymes et interchangeables. Apparemment, il n’en est rien.

Jamais nous n’avons été aussi attentifs à "l’art d’habiter", comme le confirme une récente enquête sur les Français et leur maison (enquête Cetelem menée en octobre dernier auprès d’un échantillon de 800 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus). On y apprend notamment que, pour beaucoup, l’habitation passe avant le travail et les loisirs. Quant à la tendance bricolage et vide-grenier vantée par les toujours plus nombreux magazines de décoration, elle ne fait, semble-t-il, que commencer. Ces maisons, ces appartements que nous choisissons, restaurons, aménageons, tapissons, décorons, pourquoi suscitent-ils un tel attachement ?

La dimension protectrice


Depuis 1996-1998, période de reprise économique, on sentait qu’un lien quasi fusionnel à la maison s’installait dans notre société, explique Catherine Sainz, directrice de l’étude précédemment citée. On a voulu confirmer cette évolution. Aujourd’hui, en terme d’importance, la maison apparaît juste après la famille. Rien d’étonnant à cela. A notre époque, où cette dernière est éclatée, recomposée, on se raccroche d’autant plus aux murs porteurs. Et face aux agressions que subit le monde – notre enquête a été effectuée juste quelques jours après les événements du 11 septembre dernier –, la maison est vécue comme un lieu de sécurité. »

"L’abri", "le refuge", "le havre de paix", "le lieu de repos" : tels sont les termes apparus en masse lorsque nous avons demandé aux internautes de qualifier leur habitat. La dimension protectrice de la maison est primordiale aujourd’hui. Car l’idée d’un vrai chez-soi renvoie toujours à la possibilité d’entrer en contact avec sa sécurité intérieure. Point besoin, pour cela, de hauts murs protecteurs. Par de simples objets familiers, une odeur qui rappelle des souvenirs, une décoration dans laquelle on reconnaît quelque chose de soi, on peut s’y régénérer avant d’affronter le monde. En ce sens, le sentiment d’être chez soi ramène toujours à l’habitacle originel. Vient-il à manquer, et c’est alors tout l’être qui souffre, ainsi qu’en témoignent souvent les dépressifs : « Je marche dans la ville, la nuit, je regarde les appartements allumés, et je sens que moi, contrairement aux autres, je n’ai pas de chez-moi »…

L’expression de soi

Aujourd’hui plus que jamais, l’individu roi semble très attaché à la dimension expressive de la maison. Entrez chez quelqu’un, et vous en saurez plus sur lui qu’après des heures de discussion : les couleurs qu’il aime, les objets qu’il a choisi d’exposer, le soin ou la négligence avec lesquels il traite son intérieur… Autant d’indices révélateurs d’un parcours personnel. « Quand j’étais adolescente, je voulais que chaque visiteur entrant dans ma chambre comprenne qui j’étais, confie cette trentenaire. Alors, tout y était : le poster de mon chanteur préféré, les photos de mes copines… »

Si notre maison sert à nous révéler à l’autre, elle peut aussi nous en apprendre beaucoup sur notre évolution intérieure. Parfois, il suffit pour cela que nous prenions conscience de la façon dont nous aménageons notre espace. Ainsi, l’exemple d’Ariane, 42 ans. En conflit avec sa mère, elle refusait de la voir depuis des années. Un matin, sans trop savoir pourquoi, elle a eu l’envie d’exposer des statuettes yougoslaves que sa grand-mère maternelle lui avait léguées. Elle leur a trouvé une place bien en évidence, sur la corniche de la cheminée de son séjour. « Deux jours plus tard, je téléphonais à ma mère, en Croatie. Je ne sais toujours pas si mon envie de pardonner m’a poussée à ressortir ces statuettes ou si ce sont elles qui m’ont amenée à me réconcilier avec elle. »

Cette collusion entre notre être profond et la façon dont nous aménageons notre espace apparaissait déjà dans les écrits d’Arthémidore de Daldis, philosophe grec du IIe siècle avant Jésus-Christ. Bien avant la psychanalyse, celui-ci affirmait que toute maison apparaissant dans un rêve était une image du moi.



L’histoire de nos liens


Nos intérieurs ne révèlent pas seulement nos goûts, notre culture, nos convictions. Ils portent aussi l’histoire de nos liens. Car la maison est toujours un lieu où l’on s’exerce – de façon plus ou moins heureuse – à la relation, au partage. De ce point de vue, l’agencement des habitations contemporaines en dit long sur nos envies d’union et de séparation. Souvent, elles deviennent des lieux de conflits et de déchirements : maisons du divorce d’abord rêvées à deux, puis dépouillées dans le ressentiment et la colère ; maisons léguées par héritage, puis abandonnées dans leur province reculée…

En ce sens, l’énergie investie dans le logis a souvent à voir avec les conflits inconscients qui nous agitent. Pour François Vigouroux, psychologue et écrivain, qui leur a consacré un remarquable essai (“L’Ame des maisons”, PUF, 1999), « les luttes avec les maisons – maisons à acheter, à réparer, à défendre, à embellir, à détruire, à incendier, à abandonner – nous servent aussi à affronter les plus anciennes strates ». C’est le cas de Pierre. Cet homme de 47 ans déménage tous les deux ou trois ans. Dès qu’il a fini de restaurer une nouvelle maison, il court vers la suivante. Rien ne l’arrête, ni le gros œuvre, ni les heures de travail en solitaire – il refuse en effet de se faire aider pour construire. En thérapie, il a finalement compris que cette perpétuelle mise en chantier venait de son besoin insatisfait d’être reconnu par son père… et qu’aucune maison ne serait jamais assez belle pour prouver sa valeur en tant qu’homme.

Notre lieu d’habitation nous invite donc toujours à un voyage en plusieurs temps : exploration de nous-même, déroulé de notre histoire, de nos relations, aperçu de nos rêves. Autant de raisons essentielles de s’y arrêter.


Une histoire d'amour


Quelques chiffres révélateurs de l’attachement des Français pour leur maison, commentés par Catherine Sainz, directrice des études à l’Observateur Cetelem (1).

• Comme la famille (qui a « beaucoup d’importance » pour 86 % des Français), la maison (pour 63 %) passe désormais avant le travail (59 %) et loin devant les loisirs (48 %) : « Famille et maison sont aujourd’hui inséparables, la seconde ayant à charge de consolider la première. »

• 55 % des personnes interrogées privilégient leur domicile pour l’utilisation de leur temps de loisirs : « La maison est devenue un lieu de socialisation. On reçoit de plus en plus chez soi. De plus, multimédia, livraisons diverses à domicile et télétravail incitent à y rester davantage. »

• Pour 89 %, c’est leur personnalité plutôt que leur position sociale (8 %) que leur maison a vocation à refléter : « Le logement est perçu comme un élément clé de la réalisation progressive de soi. A l’adolescence, par exemple, il est vécu comme un lieu de passage, que l’on investit peu. Pour les jeunes adultes, le logement représente la conquête de l’indépendance. »

• Pour la quasi-totalité des personnes interrogées (95 %), se sentir vraiment chez soi n’est possible que dans un cadre aménagé et décoré de façon conforme à ses aspirations : « L’équipement du domicile apparaît aujourd’hui comme l’un des meilleurs placements possibles. La maison est réellement devenue un lieu d’épanouissement personnel. »


1- Observatoire sur le comportement et les choix de consommation des Français mis en place par l’organisme de crédit Cetelem.

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